La revue African Diaspora Journal of Mathematics a dédié le Volume 8, Number 2 (2009) à la mémoire du  Chadian mathematician Professor Ibni Oumar Mahamat Saleh.   Le premier prix Ibni Oumar Mahamat Saleh 2009 est décerné à Oumarou Abdou Arbi ;  le deuxième prix 2010 est attribué à Amadou Tall pour lui permettre d’effectuer un séjour scientifique à l’université de Strasbourg (FRANCE) dans le cadre de son doctorat ;  Le troisième Prix  Année 2011 a été décerné à Solym Mawaki Manou Abi pour lui permettre d’effectuer un séjour scientifique à l’Institut de Mathématiques de Toulouse (FRANCE) dans le cadre de son doctorat.

Le Prix « Ibni Oumar Mahamat Saleh »

Le 3 février 2008 Ibni Oumar Mahamat Saleh, mathématicien et homme politique tchadien, était porté disparu  de son domicile à N’Djamena.  Titulaire d’une thèse de doctorat troisième cycle en mathématiques de l’Université d’Orléans (FRANCE), où il a fait toutes ses études supérieures, Ibni Oumar Mahamat Saleh était professeur à l’université de N’Djamena (TCHAD) depuis 1985. Il y avait exercé les responsabilités universitaires suivantes : Chef du département de mathématiques (1985), Directeur du centre de recherche scientifique (1986), Recteur de l’université de NDjamena ( 1990-1991).   Ancien ministre, il était l’une des figures majeures de l’opposition démocratique. Il était à l’origine d’accords inter-universitaires unissant le Tchad à la France, ainsi qu’à d’autres pays africains. Il souhaitait par ces accords contribuer à la qualité de la formation des enseignants de son pays.

 Pour améliorer le niveau scientifique de l’université de N’Djamena, il avait demandé en 1991 à l’université d’Orléans de participer à un accord inter-universitaire de soutien à l’université de N’Djamena, financé par le gouvernement français. Dans ce cadre, en association avec l’INSA de Lyon (France) et l’université d’Avignon (France), la mission confiée aux universités françaises était de former des enseignants tchadiens au niveau du DEA (Diplôme d’études approfondies) puis de la thèse dans un certain nombre de disciplines. Cet accord est toujours en vigueur et a donné des résultats très positifs. Outre son objectif de formation initiale, il a également permis à de nombreux enseignants tchadiens de nouer des contacts durables avec d’autres universités, européennes et africaines. Même appelé à d’autres responsabilités, Ibni Oumar Mahamat Saleh a suivi de près les actions entreprises dans ces accords et son aide a souvent été précieuse. Il s’est rendu plusieurs fois au département de mathématiques d’Orléans dans ce cadre.

La Société Française de Statistique dont Jean-Michel Poggi est le président, la Société de Mathématiques Appliquées et Industrielles présidée par Maria J. Esteban et la Société Mathématique de France ( Bernard Helffer, président) ont créé en 2009 un prix en sa mémoire, pour que celle-ci reste vivante, et afin de poursuivre son engagement pour une formation de qualité des jeunes mathématiciens africains.

Le prix « Ibni Oumar Mahamat Saleh » est décerné annuellement. Il s’adresse aux étudiants d’un établissement d’Afrique Centrale ou d’Afrique de l’Ouest (*), spécialisés dans les sciences mathématiques et leurs applications, en train d’effectuer un master ou une thèse. Il permet au lauréat du prix de faire un séjour scientifique dans un pays autre que le sien. Tous les pays sont éligibles comme pays d’accueil.

Le stage dure en général trois mois. Il est effectué dans un laboratoire de mathématiques dont l’équipement permet un stage dans des conditions satisfaisantes, sous la conduite d’un encadrant désigné dans ce laboratoire. Il est souhaitable qu’il y ait un co-encadrant du pays d’origine de l’étudiant. L’organisation matérielle du stage de l’étudiant est gérée par l’administration du laboratoire d accueil.

Le prix fait l’objet d’un appel d’offres annuel ; le premier ayant été lancé à compter du 1er octobre 2009. Chaque candidat doit présenter un projet de recherche, avec une proposition d’accueil dans un laboratoire. Le choix du récipiendaire est effectué par un comité scientifique mis en place par le CIMPA (Centre international de mathématiques pures et appliquées, basé à Marseilles en France).

Une souscription a été lancée le 1er octobre 2009 pour assurer le financement du prix.

(*) Pays concernés : Burundi, Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Libéria, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, République centrafricaine, République du Congo, République démocratique du Congo, Rwanda, Sénégal, Sao Tomé-et-Principe, Sierra Leone, Tchad, Togo.

Sources : http://www.cimpa-icpam.org